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la cystite interstitielle ou syndrome de la vessie douloureuse

Comment se manifeste la cystite interstitielle ?

La cystite interstitielle est une maladie rare de la vessie. Appelée aussi syndrome de la vessie douloureuse, elle est caractérisée par des douleurs au bas-ventre. Mais aussi, par des envies fréquentes d’uriner, de jour comme de nuit. Ces manifestations sont souvent très intenses et peuvent être parfois insupportables. Au point même qu’elles peuvent constituer un réel handicap social, empêchant les malades de sortir chez eux. Les douleurs peuvent également toucher l’urètre et le vagin chez la femme. Le fait d’uriner peut soulager partiellement ou complètement les douleurs. Cette maladie touche surtout les femmes. Elle peut se déclarer à tout âge, à partir de 18 ans. Par ailleurs, il n’existe actuellement aucun traitement curatif contre cette affection considérée comme chronique.

La prévalence

D’après l’association de la cystite interstitielle du Québec, environ 150 000 canadiens sont victimes de cette affection. Il semble que le syndrome de la vessie douloureuse soit moins fréquent en Amérique du Nord et en Europe. Toutefois, il est difficile d’obtenir une évaluation précise du nombre d’individus touchés, étant donné que la maladie est sous-diagnostiquée. Le nombre de personne souffrant de ce syndrome est estimé entre 1 et 7 pour 1000 individus en Europe. Aux Etats-Unis, elle est plus fréquente et toucherait une personne sur 1500. Le syndrome de la vessie douloureuse touche à peu près 5 à 10 fois plus de femmes que d’hommes. De manière générale, il est diagnostiqué vers 30 à 40 ans. Par ailleurs, 25% des individus atteints ont moins de 30 ans.

Quels sont les causes ?

Dans le syndrome de la vessie douloureuse, la paroi interne de la vessie est le siège d’anomalies inflammatoires visibles. À cause de petites plaies présentes sur cette paroi intérieure, un peu de sang risque de suinter. Cela est alors à l’origine de douleurs et de l’envie impérieuse de vider l’urine acide de la vessie. Par ailleurs, on ne connaît pas avec certitude l’origine de l’inflammation observée dans le syndrome de la vessie douloureuse. Certains relient son apparition à un accouchement, une intervention chirurgicale, ou encore à une infection grave de la vessie. Cependant, dans bien des cas, elle semble se manifester sans cause déclenchantes. Il s’agit probablement d’une maladie multifactorielle qui fait intervenir plusieurs causes. De nombreuses hypothèses sont à l’étude. Les chercheurs évoquent notamment celles d’une réaction allergique, d’un problème neurologique ou d’une réaction auto-immune dans la paroi de la vessie.

la cystite interstitielle ou syndrome de la vessie douloureuse

Les facteurs héréditaires

Il n’est pas impossible que les facteurs héréditaires y contribuent également. Voici les pistes les plus souvent évoquées :

Une altération de la paroi de la vessie

Pour une raison inconnue, chez de nombreuses personnes atteintes du syndrome de la vessie douloureuse, la couche protectrice qui tapisse l’intérieur de la vessie est altérée. Normalement, cette couche empêche les substances irritantes contenues dans l’urine d’être directement en contact avec la paroi de la vessie.

Une couche protectrice intravésicale moins efficace

Pour les personnes souffrant de l’affection, la couche protectrice agirait moins efficacement. Ainsi, l’urine pourrait irriter la vessie et causer une inflammation, ainsi qu’une sensation de brûlure. De la même manière que lorsqu’on applique de l’alcool sur une plaie.

Une maladie auto-immune

L’inflammation de la vessie peut être due à la présence d’anticorps nocifs qui s’attaquent à la paroi de la vessie. On a retrouvé de tels anticorps chez certains individus atteints du syndrome de la vessie douloureuse. Et ce, sans que l’on sache s’ils sont la conséquence ou la cause de la maladie.

Une hypersensibilité des nerfs de la vessie

Les douleurs que ressentent les personnes atteintes de cette maladie pourraient s’agir de douleurs « neuropathiques ». Autrement dit, provoquées par un dysfonctionnement du système nerveux de la vessie. Une toute petite quantité d’uriner suffirait alors à « exciter » les nerfs pour déclencher des signaux douloureux, au lieu d’une simple sensation de pression.

Comment évolue la maladie ?

Le syndrome de la vessie douloureuse évolue différemment d’un individu à un autre. Au début, les signes tendent à apparaître puis à disparaître d’eux-mêmes. D’autre part, les périodes de rémission peuvent durer plusieurs mois. Les symptômes ont aussi plutôt tendance à s’aggraver au fil des années. Dans ce cas, les envies d’uriner deviennent alors de plus en plus fréquentes et les douleurs s’accentuent. En ce qui concerne les cas les plus graves, le besoin d’uriner peut se produire jusqu’à 50 fois par 24 heures. Par conséquent, la vie sociale et personnelle se retrouve grandement touchée. Parfois, la douleur est si intense que la frustration et le découragement peuvent mener certains individus à la dépression. Voire même au suicide. Le soutien des proches prendra alors une importance cruciale.

Remarque

Il ne faut pas confondre la cystite interstitielle et la cystite. En effet, cette dernière est une infection urinaire provoquée par des bactéries. Le syndrome de la vessie douloureuse n’est pas une infection et sa cause reste inconnue. Par ailleurs, l’International Continence Society (ICS) a publié des recommandations qui suggèrent d’utiliser le terme « cystite interstitielle-syndrome de vessie douloureuse ». En fait, la cystite interstitielle fait partie des syndromes de la vessie douloureuse, mais s’accompagne de caractéristiques particulières visibles dans la paroi de la vessie.

Sources:
https://www.futura-sciences.com/sante/dossiers/vessie-infection-urinaire-appelee-cystite-1265/page/7/
https://www.allodocteurs.fr/maladies/prostate-reins-vessie/infection-urinaire-cystites/cystite-interstitielle-souffrance-et-sous-diagnostic_20145.html