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érysipèle

L’essentiel sur l’érysipèle ou la mortification des tissus

L’érysipèle est une infection cutanée aigüe d’origine bactérienne qui ne cause pas la mortification des tissus. Le streptocoque β-hémolytique du groupe A est le germe le plus impliqué dans cette infection. Elle affecte généralement les membres inférieurs. Sa manifestation se résume par un érythème circonscrit, suivi d’un œdème local et d’un état fiévreux. Les œdèmes et les facteurs systémique (diabète, etc.) sont des portes d’entrés facile pour les microbes responsables de l’érysipèle. La récidive est la complication la plus fréquente de cette infection. Les autres complications sont l’abcédation ; les bactériémies et la fasciite. Par ailleurs, il est rare que le médecin suspecte le germe de l’érysipèle. Majoritairement, les infections sont liées au streptocoque bêta-hémolytique du groupe A. La prise en charge de l’érysipèle repose sur une antibiothérapie.

Epidémiologie de l’érysipèle

Cette infection cutanée touche généralement les adultes de plus de 40 ans. Les femmes autant que les hommes peuvent être touchées. Les études d’incidence sur l’infection sont moindres. Elle est estimée à O9 cas sur 100 000 annuel, et affiche une augmentation.

Sémiologie de l’érysipèle

Elle se manifeste majoritairement par un érythème circonscrit marquée d’un œdème local et d’un état fiévreux avec ou sans frissons. L’apparition de l’infection est plutôt brutale. La surélévation périphérique a marqué la zone atteinte. Celle-ci apparaît souvent sur le visage. L’affection s’étend progressivement et elle peut se développer, tout comme des purpuriques. Pour faire clair, on peut apercevoir sous forme d’intertrigo, de plaies, de piqûre, de mycose ou d’un ulcère.

Les différents cas provoqués par l’infection

Cas 1 : Erysipèle du membre inférieur

On aperçoit une dermite ocre à cause d’une insuffisance veineuse.

Cas 2 : Erysipèle du visage

On aperçoit une délimitation franche de la zone infectée avec une surélévation périphérique.

Cas 3 : Lésions bulleuses superficielles

On aperçoit une complication sur les membres inférieurs. Si l’infection concerne surtout le membre inférieur de manière unilatérale, dans 5-10% des cas, elle a touché le visage. Cependant, d’autres régions sont moins fréquemment touchées (thorax, abdomen, membre supérieur…).

Diagnostic de l’érysipèle

Le diagnostic est principalement clinique. Ainsi, des examens secondaires ne sont pas indiqués en pratique ambulatoire. Si un diagnostic laborantin est réalisé, il en sort en général un syndrome inflammatoire important avec une leucocytose. Parfois, le diagnostic différentiel avec une thrombophlébite est difficile à réaliser.

L’évolution de l’érysipèle

L’évolution locale

Dans ce cas, elle est lente avec possible extension de la maladie dans les 24 premières heures du traitement. Il se peut qu’une desquamation apparaisse après une dizaine de jours de traitement. Ce dernier sera accompagné de fièvre dans les 48 à 72 heures suivant le début du traitement antibiotique.

L’évolution à court terme

Elle se fait généralement sans complication. Toutefois, des cas mineurs d’abcès local, ou plus rarement un développement d’une bactériémie surviennent.

l’érysipèle

Les complications possibles

La complication la plus redoutée est une extension de la maladie sous forme de gangrènes gazeuses ou fascéites. Elle se manifeste par un syndrome septique majeur, accompagné ou non d’un état de choc. Au niveau local, une nécrose étendue, des crépitations ou une hypoesthésie peut apparaître. À ce stade, une imagerie en urgence, suivie d’une intervention chirurgicale est nécessaire. La complication la plus fréquente à long terme est la récidive. Celle-ci survient dans 10-50% des cas. La récidive est favorisée par un traitement incomplet ou la persistance de facteurs déclenchant ou favorisant. Du reste, il est à noter que les érysipèles sont favorables à la survenue d’œdème : un facteur prédisposant à la survenue de l’infection.

 

Traitement de l’érysipèle

L’antibiothérapie

  • Le traitement à base d’antibiotique reste la première à utiliser dans le soin de l’érysipèle. La pénicilline synthétique sera très active contre les streptocoques et les germes produisant l’infection, d’où son choix.
  • En cas de volonté de résistance en antibiotique, le linézolide est un choix adapté chez le patient ambulatoire. Et la daptomycine ou éventuellement la vancomycine en cas d’hospitalisation.
  • Si le patient présente une infection consécutive à la morsure d’un animal ou d’un humain, la couverture des anaérobes est nécessaire. Dans ce cas, l’amoxicilline-acide clavulanique est recommandée.
  • En cas de diabète, l’infection étant le plus souvent polymicrobienne. Une antibiothérapie à large spectre doit être prescrite chez le patient. Par exemple l’amoxicilline-acide clavulanique, voire imipénème-cilastatine.

Autres types de traitement utile

  • Les corticoïdes s’inscrivent dans les options thérapeutiques secondaires qui ont été testées. Des expériences en double aveuglette, contrôlée par placebo, ont rapporté une réduction tangible sur l’inhibition des symptômes.
  • La prise en charge de l’œdème parait dans certains cas adéquats pour diminuer le temps d’hospitalisation du patient.

Dans toutes les circonstances, la mise en repos de la zone affectée joue un rôle indispensable dans la guérison :

  • Marche à l’aide de béquilles ;
  • Jambe touchée en décharge ;
  • Membre supérieur immobilisé (attelle) ;
  • Éviter au maximum de parler et de mastiquer en cas d’atteinte de la face péribuccale.

Résultats des recherches récentes

Une découverte de molécules contre les germes incriminés dans les infections cutanés permettra peut-être de soigner rapidement l’infection. Par exemple, l’oxazolidinone. Cette révolution majeure pourrait conduire à la réduction de la durée d’antibiothérapie recommandée.

Sources:
https://www.doctissimo.fr/html/dossiers/peau_boutons/15393-erysipele.htm
https://www.passeportsante.net/fr/Maux/Problemes/Fiche.aspx?doc=erysipele