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onchocercose

Qu’est-ce que l’onchocercose ou cécité des rivières ?

L’onchocercose est une infection à nématode filaire, Onchocerca volvulus. Elle provoque notamment des nodules cutanés, un prurit et des lésions oculaires pouvant causer une cécité. C’est la seconde cause de cécité d’origine infectieuse après la conjonctivite granuleuse. L’onchocercose est fréquente dans les régions d’Afrique subsaharienne et dans les régions tropicales.

Physiopathologie de l’onchocercose

La cécité des rivières se transmet par les simulies (Simulium sp) qui vivent dans des cours d’eau à fort courant. C’est de là que vient le terme cécité des rivières. Les larves infectieuses inoculées durant une morsure de simulie se développent en vers adultes en 12 à 19 mois. Les vers adultes femelles sont en mesure de vivre jusqu’à 15 ans dans des nodules cutanés. Ces femelles peuvent mesurer de 33 à 50 cm de longueur. Les mâles quant à eux mesurent entre 19 à 42 mm de long. Les vers matures produisent des microfilaires qui vont généralement migrer à travers la peau pour ensuite envahir les yeux.

Biologie du parasite

Cette maladie a pour responsable le parasite Onchocerca volvulus. Ce dernier vit dans les terres fertiles, le long des rivières où il pond ses œufs. La maladie est alors le fruit de la libération des vers microfilaires dans le sang de la victime. Ils migrent vers l’organisme en causant toute une série de symptôme, pouvant aller jusqu’à la cécité. Ces microfilaires sont transmises d’une personne à une autre par la piqûre de la simulie. La cécité des rivières se manifeste généralement un à trois ans après la pénétration des larves infectantes.

Epidémiologie de l’onchocercose

Cette maladie est endémique dans 6 pays d’Amérique et dans 30 pays en Afrique subsaharienne. Plus de 120 millions de personnes sont à risque à la cécité des rivières, dont la plupart en Afrique. On peut y compter 17 millions de personnes qui sont infectées. Par ailleurs, l’onchocercose est devenue un problème de santé publique prioritaire pour de nombreux pays africains. Et ce, avec des répercussions socio-économiques graves.

Symptomatologie de l’onchocercose

Elle affecte généralement :

  • Les yeux ;
  • La peau (dermatite, nodules).

Nodules

Les nodules sous-cutanés (onchocercomes) qui contiennent des vers adultes sont visibles ou palpables. Néanmoins, ils restent asymptomatiques. Ils se composent de cellules inflammatoires, ainsi que de tissu fibreux qui peuvent varier en proportion. Par ailleurs, les nodules anciens peuvent se calcifier ou se nécroser.

Dermatite

La dermatite de l’onchocercose est causée par le stade microfilaire du parasite. En cas d’infection modérée, un prurit intense est souvent le seul symptôme. Les lésions cutanées consistent souvent en des éruptions maculopapuleuses. Et ce, avec des ulcérations desquamantes, des excoriations secondaires, une lymphadénopathie modérée et une lichénification. Aussi, une atrophie cutanée, une tuméfaction des ganglions inguinaux, ou encore un vieillissement prématuré peuvent survenir. On généralise la dermatite de l’onchocercose chez la plupart des patients. Cependant, une forme spécifique de dermatite eczémateuse est fréquente au Yémen et au Soudan.

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Maladie de l’œil

L’atteinte oculaire peut aller d’une réduction modérée de la vision à une totale cécité. Les lésions de la partie antérieure de l’œil se composent de :

  • Une kératite ponctuée (en flocons de neige, un infiltrat inflammatoire entourant des microfilaires mortes et qui évolue vers une guérison sans provoquer de lésions permanentes) ;
  • Une kératite scélérate (une prolifération de tissu fibrovasculaire pouvant causer une cécité et une subluxation du cristallin) ;
  • Une iridocyclite ou uvéite antérieure qui peut déformer la pupille.

Une névrite optique, une choriorétinite et une atrophie optique peuvent aussi survenir.

Diagnostic de l’onchocercose

  • Examen microscopique d’un prélèvement de la peau ;
  • Examen de la cornée et de la chambre antérieure de l’œil à la lampe à fente ;
  • PCR de la peau.

La méthode diagnostique traditionnelle est la mise en évidence de microfilaires dans les biopsies de peau. On effectue habituellement de multiples prélèvements. Les méthodes PCR visent à détecter l’ADN du parasite dans les prélèvements de peau. Ces méthodes sont plus sensibles que les techniques standards, mais ne sont utiles que pour la recherche. Par ailleurs, au cours d’une biomicroscopie, on peut observer les microfilaires dans la cornée et la chambre antérieure de l’œil. On peut enlever et examiner les nodules palpables qui ont été mis en évidence par IRM ou par échographie pour procéder à la recherche de vers adultes. Toutefois, cette procédure n’est généralement pas nécessaire.

Traitement et prévention

Il existe 2 types de solutions pour lutter contre l’onchocercose :

  • Les insecticides à répandre sur les plaines, ainsi que les vallées fertiles riches en rivières. En effet, ces endroits sont des lieux de reproduction des mouches simulies, vecteur de l’onchocercose ;
  • L’administration aux populations contaminées ou à risque de l’ivermectine ou Mectizan microfilaricide antihelminthique.

Effets primaires de l’ivermectine

L’absorption de l’ivermectine cause une diminution rapide du nombre de microfilaires qui sont la forme pathogène et larvaire du parasite. Le médicament provoque effectivement une paralysie des microfilaires qui sont ensuite détruits dans les ganglions lymphatiques. Il empêche également la reproduction du parasite adulte, ainsi indirectement la ponte des microfilaires. Cependant, on n’a pas encore vérifié cette hypothèse. La reprise du traitement s’avère alors nécessaire.

Effets secondaires de l’ivermectine

Ils sont modérés et diminuent au fur et à mesure qu’on prend successivement l’ivermectine.

Sources:
https://sante.lefigaro.fr/sante/maladie/onchocercose/quest-ce-que-cest
https://www.futura-sciences.com/sante/definitions/maladie-onchocercose-15170/