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Le phénomène de l’érotomanie : on vous explique

Une passion profonde conduit souvent à des effets négatifs parce qu’elle induit des réactions excessives. Des erreurs d’interprétation sur les sentiments d’un autre nourrissent de faux espoirs de réciprocité de la passion. Cette situation est passagère et prend normalement fin quand l’être épris se rend compte de son erreur. Dans certains cas, le sujet se refuse obstinément à croire à la réalité. Ce phénomène s’appelle l’érotomanie.

Définitions de l’érotomanie

Les psychologues définissent l’érotomanie en tant que psychose se manifestant par un délire paranoïaque. Cette pathologie naît de la conviction obsessionnelle qu’un autre éprouve de l’amour pour soi. Souvent, il s’agit d’une personne inaccessible, pour une raison d’inégalité sociale. En réalité, l’érotomanie ne se construit pas sur l’amour, mais plutôt la haine. À son paroxysme, l’érotomanie annihile la personnalité du sujet. Celui-ci n’a plus en tête que l’amour auquel il prétend. Un sentiment de certitude absolue l’anime. Il estime que l’autre ressent les mêmes sentiments que ceux qui l’animent.

La pathologie affecte généralement des femmes entre 20 et 30 ans. L’érotomanie résulte d’un trouble affectif lié à une carence au cours de l’enfance. En réalité, les réactions ne dépendent pas de la volonté du sujet.

Des situations à différencier de l’érotomanie

Certaines situations de nature non pathologique peuvent se confondre avec l’érotomanie. Elles surviennent souvent au cours de l’adolescence. Il arrive à tout le monde de s‘éprendre d’une autre personne. Des incidents mineurs peuvent induire en erreur quant à des éventuels sentiments réciproques. Certaines réactions enfantines peuvent apparaître. Certains espionnent la personne dont ils sont amoureux. D’autres essaient de se faire remarquer. Mais même si cela tourne à l’obsession, il ne s’agit pas d’un cas d’érotomanie. On prend conscience de la réalité et on l’accepte.

On a aussi parfois tendance à assimiler l’érotomanie à une obsession sexuelle. Pourtant, elle n’a réellement aucun lien avec le désir sexuel. Ainsi, la nymphomanie et l’érotomanie n’ont absolument rien en commun. Si un viol survient, il résulte plus de l’envie de nuire, par vengeance, que d’une envie de sexe.

Évolution de l’érotomanie

L’érotomanie vient du fait que le sujet projette l’amour qu’il porte à la personne qu’il aime. Il lui attribue l’intensité de sa passion. Elle se manifeste alors en trois phases.

La phase d’espoir

La phase d’espoir constitue la période la plus longue de l’érotomanie. Elle consiste en une période d’observation suivie d’une prise d’initiative pour entrer en contact. L’insistance peut prendre une allure excessive ou plutôt patiente. La phase d’espoir peut s’étendre sur plusieurs années. Malgré l’absence de réponses positives de la personne aimée, l’érotomane persiste dans son espoir et sa quête. Il procède par des appels téléphoniques, des envois de courriers ou une présence permanente auprès de l’autre. Il assimile les refus polis et les signes d’indifférence à un jeu ou à une marque de discrétion. Sa certitude vis-à-vis des sentiments de l’autre semble infinie.

La phase de dépit

La phase de dépit arrive au moment de la désillusion. Le sujet finit par se lasser de ses innombrables tentatives de se faire aimer. Au bout d’une longue période d’attente, il prend conscience de son échec. Ce constat peut être spontané ou faire suite à un refus catégorique significatif. Selon l’ampleur de la déception, l’érotomanie peut engendrer un état dépressif chez le sujet. Cela se traduit par des troubles du comportement ou des tendances suicidaires. L’érotomane se donne l’impression d’avoir tout perdu, comme si la relation amoureuse existait réellement.

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La phase de rancune

La phase finale de l’érotomanie correspond au déclenchement de la haine. Le sujet attribue la responsabilité de son désespoir à l’autre personne. À ses yeux, l’être aimé devient une personne malfaisante dont il fait son ennemi. Selon l’état d’esprit, les réactions diffèrent, mais tous se mettent à l’esprit une envie de vengeance. Pour cela, certains agissent par des harcèlements à travers des lettres ou des appels anonymes. D’autres, plus agressifs, détruisent des objets appartenant à l’autre. Dans des cas extrêmes, l’érotomanie mène à agresser physiquement l’autre, ou même à l’assassiner.   

Finalités de l’érotomanie

En général, les érotomanes ne se considèrent pas comme des malades. La pathologie provient d’un trouble antérieur. Le prétendu signe d’affection de l’autre personne ne constitue qu’un facteur déclencheur. Ainsi, il parait difficile de convaincre un érotomane de se faire soigner. Toutefois, une prise en charge psychologique permet de corriger les illusions liées à l’érotomanie.

Traitement de l’érotomanie

Un traitement efficace de l’érotomanie repose sur un diagnostic précoce. Il commence pendant la phase de dépit. Il associe un traitement médicamenteux à base d’antidépresseurs et une psychothérapie. Un internement en centre psychiatrique peut s’avérer nécessaire.

Réactions recommandées face à un érotomane

Si vous vous trouvez face à une situation pouvant induire une suspicion d’érotomanie, éliminez toute possibilité d’équivoque. Adoptez une attitude catégorique pour manifester votre refus. Une insistance confirmerait le phénomène de l’érotomanie. Ainsi, les précautions de sécurité s’imposent. Pour prévenir une agression ou un traumatisme lié à un harcèlement, sollicitez la protection de la justice. Celle-ci déciderait de mesures d’éloignement à l’encontre de l’érotomane. En cas d’agression effective, l’érotomane est passible d’incarcération. En attendant que ces mesures interviennent, veillez à ne jamais rester seul.

Sources:
https://www.passeportsante.net/sexualite-g159/Fiche.aspx?doc=erotomanie-trouble-sexualite
https://www.futura-sciences.com/sante/definitions/medecine-erotomanie-13649/