fbpx
fièvre de Lassa

Qu’est-ce que la fièvre de Lassa ?

La fièvre de Lassa est une zoonose, autrement dit, l’homme est contaminé par contact avec des animaux infectés. L’hôte du virus est un rongeur communément appelé « rat à mamelles multiples », du genre Mastomys. L’infection ne le rend pas malade, cependant, il excrète le virus à travers ses excréments et ses urines. Même si cette maladie a été décrite pour la première fois dans les années 1950, le virus responsable de la fièvre de Lassa n’a été identifié qu’en 1969. C’est un virus à ARN simple brin qui appartient à la famille des Arenaviridae. Son évolution clinique est très variable, de plus, il est difficile de détecter la maladie chez les personnes touchées. Toutefois, lorsque qu’un cas est confirmé dans une communauté, il est possible d’endiguer la flambée. Et ce, grâce à l’isolement rapide des personnes touchées, des pratiques de protection contre l’infection et un suivi rigoureux des contacts.

Les symptômes de la fièvre de Lassa

La durée d’incubation varie entre 2 à 21 jours. Lorsque la maladie est symptomatique, le début des manifestations cliniques est généralement progressif. Avec une faiblesse généralisée, de la fièvre et un mauvais état général. Après quelques jours, les personnes malades peuvent présenter :

  • Des céphalées ;
  • Des douleurs thoraciques ;
  • Une irritation de la gorge ;
  • Des vomissements ;
  • Des myalgies ;
  • Une toux ;
  • Des douleurs abdominales ;
  • Des diarrhées.

Cas particuliers

Pour les cas graves, on peut observer :

  • Une pleurésie ;
  • Une hypotension ;
  • Une hémorragie nasale, buccale, vaginale ou digestive ;
  • Un œdème de la face.

Une protéinurie est alors possible. En cas de stade tardif, on peut trouver :

  • Des convulsions ;
  • Un état de choc ;
  • Une désorientation ;
  • Des tremblements.

En outre, la surdité survient chez environ 25% des malades qui survivent. Au bout de 3 mois, la moitié d’entre eux arrivent à recouvrer en partie l’ouïe. Au cours de la convalescence, ils peuvent montrer des troubles de la marche et des chutes de cheveux passagères. Pour les cas mortels, le décès arrive souvent dans les 14 jours après l’apparition des symptômes. Si elle se déclare en fin de grossesse, la pathologie est particulièrement grave. Le décès du fœtus ou/et de la mère survient dans plus de 80% des cas observés pendant le 3ème trimestre.

fièvre de Lassa

 

Transmission de la fièvre de Lassa

En général, l’homme est contaminé par l’exposition aux excréments ou à l’urine de rats Mastomys infectés. Le virus peut également se transmettre d’homme à homme par contact direct avec l’urine, les excréments, le sang, ainsi que les autres sécrétions organiques d’un individu contaminé. Aucune donnée épidémiologique n’atteste cependant la transmission aérienne d’homme à homme. On observe la transmission interhumaine au sein de la communauté. Mais aussi, en milieu médical où le virus est en mesure de se transmettre par l’intermédiaire du matériel médical contaminé. On a également signalé la transmission par voie sexuelle.

Qui sont touchés par la fièvre de Lassa ?

La fièvre de Lassa peut toucher toutes les tranches d’âges et les deux sexes. Les plus exposés sont ceux qui habitent dans des zones rurales où vivent des rats Mastomys. En particulier dans les communautés surpeuplées manquant de moyens d’assainissement. Par ailleurs, les agents de santé sont aussi exposés lorsqu’ils soignent des personnes atteintes par la fièvre de Lassa porteuses du virus. Surtout s’ils n’appliquent pas les mesures nécessaires pour lutter contre l’infection.

Diagnostic de la fièvre de Lassa

Etant donné que les symptômes de cette maladie sont très variables et peu spécifique, il est souvent difficile d’établir le diagnostic clinique. Et ce, surtout durant les premiers stades de la maladie. Il est particulièrement difficile de distinguer la fièvre de Lassa d’autres fièvres hémorragiques virales. Notamment la maladie à virus Ebola, ainsi que beaucoup d’autres maladies causant de la fièvre. Comme le paludisme, la fièvre jaune, la fièvre typhoïde et la shigellose. Le diagnostic de certitude nécessite des examens qui ne peuvent se faire que dans des laboratoires de référence. Les échantillons de laboratoires quant à eux peuvent présenter un risque biologique. De plus, ils exigent une manipulation extrêmement prudente. On ne peut diagnostiquer avec certitude cette maladie qu’en effectuant les tests suivants :

  • Titrage immunoenzymatique ou ELISA ;
  • Amplification génétique précédée d’une transcription inverse (RT-PCR) ;
  • Détection de l’antigène ;
  • Isolement du virus sur culture cellulaire.

Traitement et vaccins

Il semblerait que le traitement antiviral à la ribavirine soit efficace s’il est administré au début de l’évolution clinique. On ne peut actuellement pas prouver que ce médicament ait une quelconque utilité en prophylaxie post-exposition. Par ailleurs, aucun vaccin ne permet de se protéger contre la fièvre de Lassa jusqu’à ce jour.

Prévention et lutte anti-infectieuse

La prévention de cette maladie passe par la promotion d’une bonne « hygiène communautaire ». Cela permet d’éviter que l’animal responsable de la transmission du virus ne pénètre dans les habitations. Parmi les mesures efficaces, il y a notamment la conservation des céréales dans des contenants qui peuvent résister aux rongeurs. Il y a aussi l’élimination des ordures loin des habitations, la présence de chats et le maintien de la propreté à l’intérieur.

Sources:
https://www.topsante.com/medecine/maladies-infectieuses/zoonoses/la-fievre-lassa-bien-plus-mortelle-que-le-coronavirus-touche-actuellement-le-nig-635627
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/01/27/au-nigeria-la-fievre-de-lassa-a-tue-29-personnes-en-janvier_6027348_3212.html